Depuis plusieurs années, les activités de pêche sportive et touristique sont en plein essor en Guyane. Le territoire est réputé à l’échelle internationale pour la présence d’espèces emblématiques et recherchées telles que le Mérou géant, le Tarpon de l’Atlantique, la Carpe rouge et certaines espèces de requins. Ces espèces sont classés comme vulnérables sur la Liste Rouge mondiale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et comptent parmi les plus communément capturées par la pêche de loisir en Guyane. Ce sont des super-prédateurs qui jouent un rôle écologique important, mais qui subissent, de manière générale dans l’ensemble de leur aire de répartition, une pression de pêche soutenue.
Le projet porté par EDEN-I vise à réduire la mortalité des poissons suite à leur capture ; favorisant ainsi la conservation des écosystèmes aquatiques tout en maintenant les activités touristiques de pêche. Il s’agira de définir scientifiquement et collectivement les méthodes les plus efficaces pour garantir une remise à l’eau d’animaux en bonne santé, dans une logique de « catch and release ». Les actions consisteront à tester, en collaboration avec les pêcheurs et via des protocoles scientifiques, différentes méthodes ainsi que du matériel innovant. Les poissons seront suivis grâce à un système de télémétrie acoustique permettant de connaître précisément leur position et leur comportement après le relâché. Les résultats seront ensuite diffusés via des documents et des formations dans le but de favoriser le développement d’activités de pêche durable en Guyane.
Opération soutenue par l’État dans le cadre du Fonds d’Intervention Maritime (FIM) opéré par la Direction Générale des Affaires Maritimes, de la Pêche et de l’Aquaculture (DGAMPA).
Le « Catch and release » est un concept qui s’articule autour de l'idée selon laquelle le poisson doit retrouver son élément dans les meilleures conditions possibles et cela afin d'en garantir la survie au maximum. Il diffère en ce sens du « No Kill » qui se limite à un acte de graciation souvent opéré dans un cadre réglementaire.
Au-delà d’une certaine éthique, la pratique du « Catch and Release » n’est pas forcément synonyme de véritable survie des poissons relâchés qui dépend de nombreux facteurs (espèce, conditions environnementales, manipulations effectuées, matériel utilisé, etc.).
Si ce principe est parfois décrié, il ne peut en revanche pas être ignoré dans un contexte où la pêche récréative et sportive devient une activité d’importance économique, sociale et environnementale.
Deux types d’impacts sont à prendre en compte lorsque l'on souhaite faire du Catch and Release : la santé du poisson au moment où on le relâche et son évolution possible à moyen ou long terme, autrement dit l’impact sub-létal possible suite à une capture.
Les impacts peuvent être de diverses natures :
Ces impacts peuvent survenir lors des différentes étapes de la pêche : la capture, le combat, la remontée à bord, la manipulation et le relâcher.
Le devenir d’un poisson capturé puis relâché dépend en grande partie des actions du pêcheur, notamment du choix du matériel, du temps de manipulation ou encore de la durée pendant laquelle le poisson est maintenu hors de l’eau. L’adoption de bonnes pratiques peut donc nettement améliorer les chances de survie du poisson et limiter les effets négatifs sur sa condition physique.
En définitive, la réussite d’une pratique de catch and release respectueuse du bien-être animal repose sur un enchaînement de gestes précis, de choix matériels adaptés et d’une compréhension fine des contraintes biologiques des espèces ciblées. Bien que les recommandations varient selon les situations et les espèces, certaines pratiques s’imposent comme des principes généraux : limiter le temps de combat, éviter l’exposition prolongée à l’air, réduire au minimum la manipulation, et privilégier des hameçons et outils de décrochage les moins invasifs possibles.
Le 5 septembre 2025, la première pêche scientifique du projet Catch & Release a été effectuée sur le site des Battures du Connétable en collaboration avec les moniteurs guides de pêche de Guyane.
